La VIVALDI s’est accordée sur un projet de réforme de la protection sociale des travailleuses et travailleurs du secteur culturel !
Après une lecture attentive de ces projets de textes législatifs nous ne pouvons que nous opposer fermement à ce projet, générateur de régression sociale, et par trop teinté par une logique néolibérale portée par l’actuel gouvernement fédéral.
Nous nous opposons à cette réforme parce qu’elle précarisera encore plus les travailleur.euse.s de la Culture.
De plus, nous avons de bonnes raisons d’affirmer que le secteur culturel devient un terrain d’expérimentations dangereuses qui, immanquablement, pourrait faire des émules dans d’autres secteurs et ainsi détricoter rapidement tout notre système de sécurité sociale.
Nous nous opposons fermement à cette réforme principalement pour les raisons suivantes :
- Création d’une commission du travail des arts dont on peut douter de la légitimité démocratique, et/ou de la représentativité, de ses représentant.e.s, celle-ci possédant des compétences déterminantes quant à la vie professionnelle des travailleur.euse.s du secteur « culturel » :
- le/la travailleur.euse devra obtenir une attestation renouvelable tous les 5 ans moyennant la remise d’un dossier complexe qui sera analysé, validé ou refusé par ladite commission ;
- le/la travailleur.euse devra prouver auprès de cette commission que son intervention "artistique" professionnelle est « nécessaire » dans la production d’une oeuvre ; cette mesure nous met toutes et tous en danger et en particulier les métiers techniques et les fonctions dites de "soutien";
- cette commission aura la possibilité de contrôler les fraudes et de les sanctionner en retirant l’attestation avec effet rétroactif (le tribunal du travail ne pourra en aucun cas être saisi d’une affaire sur le fond (uniquement sur la légalité des décisions prises par cette commission), tandis que peu de choses sont prévues pour sanctionner les employeurs indélicats !
- Allocations de chômage :
- durcissement drastique des conditions de renouvellement et du maintien de la non-dégressivité des allocations de chômage (exclusion des personnes ayant le moins accès à l’emploi rémunéré même si elles participent au foisonnement de la vie culturelle belge) or nous estimons que ces conditions sont disproportionnées par rapport à la nature de certaines professions techniques ou artistiques et par rapport au marché de l’emploi du secteur culturel ; les femmes seront les premières touchées par cette exclusion car ce sont elles qui ont le moins accès à l'emploi rémunéré ;
- généralisation de la règle du cachet aux contrats à la durée, ayant pour effet de ne pas indemniser certains jours de « chômage », empêchant, dans le futur, toute négociation salariale par l’intermédiaire des commissions paritaires et produisant un effet de plafonnement des salaires ;
- règle de l’emploi convenable reste d’application pour les travailleur.euse.s des arts si l'emploi proposé se situe dans le secteur « culturel ».
Nous incitons toutes les personnes concernées par cette réforme à venir nous rejoindre au sein de notre mouvement CULTURE EN LUTTE pour nous opposer ensemble et avec force à cette réforme néolibérale de précarisation du secteur culturel (www.culturenlutte.wordpress.com).
Pour information, nous organisons une assemblée générale le 30 mai à 17h30 au Manège de la caserne Fonck à Liège.
Setca, IRW-CGSP-Culture, CSC-Culture, METAL, F.(s) et ATPS